Bataille de Passchendaele
Passchendaele, avant et après la bataille
Date Du 31 juillet au 6 novembre 1917
Lieu Village de Passendale, secteur d'Ypres (Belgique)
Issue indécise
Belligérants
République française Empire allemand
Empire britannique
Australie
Canada
Nouvelle-Zélande
Union d'Afrique du Sud
Royaume-Uni
Forces en présence
Ve et IIe armées britanniques VIe armée allemande
Ie armée française
Pertes
448 000 tués ou blessés 260 000 tués ou blessés
Les deux premières lignes depuis la gauche (en rouge foncé) désigne la progression alliée avant la bataille de Passchendaele même.
Après le succès obtenu en juin 1917 lors de la bataille de Messines par les troupes britanniques du général Herbert Plumer, Douglas Haig, le commandant en chef du BEF (British Expeditionary Force), estime qu'une percée est possible. Pour lancer son offensive, il choisit le secteur d'Ypres au sud-ouest de la Flandre, au nord-ouest de la Belgique. Grâce à ce nouvel assaut, Haig espère atteindre les bases d’U-boots situés à Bruges, à 50 kilomètres du front. En effet, à cette période de la guerre, l'offensive sous-marine allemande a atteint son apogée et commence à peser fortement sur l’économie britannique. Cependant l'objectif principal reste de déloger les Allemands de leurs positions sur la crête entre Westrozebeke et Broodseinde, ce avant l'hiver, et en fin de compte de réaliser la très attendue percée pour laquelle des centaines de milliers d'hommes ont donné en vain leur vie depuis la fin de l'année 1914.
Pionniers canadiens transportant des caillebotis (panneaux de lattes utilisés dans les tranchées); blessés et prisonniers en arrière-plan.
Le succès de l'offensive dépend essentiellement du facteur vitesse puisque l'on sait par expérience que dans cette zone et en cette saison, il y a au mieux trois semaines d'affilée sans pluie. Or la pluie ralentit les mouvements et condamne quasiment toute tentative d'assaut. Une pluie continuelle s'abat sur le secteur d'Ypres bien plus tôt que prévu : la boue fait son apparition et les cratères d'obus se transforment en dangereux bourbiers. Malgré ce contretemps climatique, l'offensive est maintenue : le centre du dispositif est confié à la Ve armée du général Hubert Gough, la droite à la IIe armée de Plumer et la gauche à la Ire armée française du général Antoine. C’est la IVe armée allemande qui se trouve en face.
Le déroulement
L'offensive débute le 31 juillet à 3h30 du matin par un épais brouillard qui ne facilite pas la progression britannique. Rapidement on s'aperçoit que cette dernière est plus difficile et plus lente que prévu. Toutefois, les troupes de l’Entente remportent quelques succès : au nord d'Ypres, les villages de Sint-Juliaan, Pilkem et Bikschote sont enlevés. Cependant au sud-est, la poussée vers la route Ypres-Menin est bloquée, notamment en raison d'une pluie incessante qui ralentit considérablement les mouvements de troupes. Ces deux semaines de pluie permettent aux Allemands de se réorganiser et de faire face plus efficacement aux assauts britanniques.
Le 16 août, Haig lance une nouvelle offensive : la Ve armée de Gough est lancée contre la ligne Geluveld-Langemark qui est conquise mais l'avancée s'arrête là. Le moral des soldats britanniques s'effondre : ces derniers maudissent la boue, la résistance allemande et les états-majors qui les sacrifient inutilement.
Étant donné l'échec de l'assaut du général Gough, Haig ordonne à la IIe armée de Plumer d'attaquer le plateau de Geluveld au nord de ses positions mais au sud d'Ypres. La troisième offensive de la bataille de Passchendaele débute le 20 septembre à 5h40 : quatre divisions dont deux australiennes se lancent à l'assaut d'un front de six kilomètres entre Klein Zillebeke et le Westhoek. La progression des Britanniques se fait mètre par mètre et ceux-ci subissent les constantes contre-attaques des troupes du Kaiser qui utilisent pour la première fois du gaz moutarde, baptisé également ypérite du nom de la ville d'Ypres. Une division atteint presque le village de Geluveld et le Bois du Polygone est conquis. Au Nord la Ve armée progresse le long de la voie Ypres-Roulers jusqu'à Zonnebeke.
L'ultime offensive, fixée le 6 novembre à six heures, est confiée au Canadian Corps de Currie et a pour objectif les villages de Passchendaele (actuellement Passendale) et de Mosselmarkt, et la crête au-delà. La 1re et 2e division appuyées par un puissant barrage d'artillerie enlèvent les deux villages en deux heures avec des pertes s'élevant à 2 238 hommes.
Enfin, le dernier assaut du 10 novembre, a permis d'atteindre le reste des hautes terres surplombant Ypres, et de les prendre malgré les tirs allemands. La bataille de Passchendaele, connue également sous le nom de troisième bataille d'Ypres, s'arrête là.
Route encombré de Poelcapelle , 19 Décembre 1918
La destructio d'Ypres 1919
Cimetière et mémorial de guerre du Commonwealth