Bataille de l'Isonzo
Première bataille d'Isonzo
Date 23 juin-7 juillet 1915
Lieu Rivière d'Isonzo, Nord-Est de l'Italie
Issue Victoire italienne
Belligérants
Royaume d'Italie Autriche-Hongrie
Forces en présence
200 000 hommes 100 000 hommes
700 pièces d’artillerie 354 pièces d’artillerie
Pertes
16 000 hommes 10 000 hommes
Le 23 juin 1915, pendant la Première Guerre mondiale, les Italiens ouvrent la première des douze batailles d'Isonzo face à l'Autriche-Hongrie. Pour les l'Italie l'objectif de ces offensives est la conquête de la ville de Trieste, principal port autrichien sur la mère adriatique. Les autrichiens, peuvent compter sur une meilleure qualité d'armement notamment sur des pièces d'artillerie plus puissantes, mais ils sont en infériorité numérique par rapport aux italiens. Cependant la guerre de montagne donne un grand avantage aux défenseurs par rapport aux assaillants. Ceci explique l'attitude passive de l'armée austro-hongroise qui, jusqu'en 1917, va subir l'initiative des italiens sur l'Isonzo sans pouvoir mener d'attaque d'envergure.
La bataille
Les 200 000 Italiens, au départ environ deux fois plus nombreux en hommes et en pièces d'artillerie que les Austro-Hongrois, gagnent du terrain lors de la première phase de la bataille. Cependant leur principale offensive, qui débute le 30 juin, se solde par un échec. En effet, les forces italiennes qui attaquent sur un front de 30 km, n'arrivent à prendre position qu'à un seul endroit, sur la rive gauche de l'Isonzo.
Une nouvelle attaque le 5 juillet donne peu de résultats. Les armées italiennes, la IIe armée sous les ordres du général Pietro Frugoni et la IIIe du duc d'Aoste, prennent la tête de l'offensive.
La IIIe armée italienne a pour objectif de rompre le front entre Monfalcone et Sagrado vers le haut plateau de Doberdò pendant que la IIe armée avancerait entre Monte Sabotino et Podgora. Le but était de conquérir la tête de pont de Gorizia, de traverser l'Isonzo, de s'emparer des montagnes Kuk et Priznica et de mener également une attaque contre la tête de pont de Tolmin. Malgré sa supériorité numérique, l'armée italienne ne put atteindre aucun de ses buts. À Sagrado seulement elle réussit à pousser jusqu'au haut plateau de Doberdò en avançant de moins de 2 km.
Elles essuient de lourdes pertes : 5 000 hommes, dont 4 000 pour la seule bataille de Gorizia. Les pertes austro-hongroises s'élèvent à 10 000 hommes.
Le 7 juillet sonne la fin de la première bataille de l'Isonzo.
Un soldat austro-hongrois
Deuxième bataille d'Isonzo
Date 18 juillet-3 août 1915
Lieu Rivière d'Isonzo, Nord-Est de l'Italie
Issue Victoire de l'Autriche-Hongrie
Belligérants
Royaume d'Italie Autriche-Hongrie
Forces en présence
260 bataillons 105 bataillons
840 pièces d'artillerie 420 pièces d'artillerie
La deuxième bataille de l'Isonzo est une opération militaire de la Première Guerre mondiale, qui a eu lieu du 18 juillet au 3 août 1915 en Italie.
Les Italiens et les Austro-Hongrois s'affrontent lors de la deuxième bataille sur les rive de l'Isonzo. Le commandant en chef de l'armée italienne, le général Luigi Cadorna, a envoyé de l’artillerie supplémentaire sur le front dans l'espoir de réaliser une percée décisive sur Trieste.
Tranchée austro-hongroise
De leur côté, les Austro-Hongrois, en infériorité numérique, ont renforcé leurs positions avec seulement deux divisions supplémentaires, mais qui s'avèrent suffisantes.
La bataille débute par un tir de barrage plus bref et plus nourri des Italiens qui ne dure cependant que 2 jours, et leur IIe et IIIe armées réalisent une avance initiale, qui fait 4 000 prisonniers austro-hongrois, le 22 juillet. La pénurie d'obus et d'artillerie lourde freine leur progression face au système de tranchées ennemies, restées intactes et protégées par des barbelés. La bataille prend fin le 3 août 1915.
Troisième bataille d'Isonzo
Date 18 octobre-3 novembre 1915
Lieu Rivière d'Isonzo, Nord-Est de l'Italie
Issue Victoire de l'Autriche-Hongrie
Belligérants
Royaume d'Italie Autriche-Hongrie
Forces en présence
338 bataillons 137 bataillons
1.372 pièces d'artillerie 634 pièces d'artillerie
Pertes
67 000 hommes 42 000 hommes
La Troisième bataille de l'Isonzo est une opération militaire de la Première Guerre mondiale, qui a eu lieu du 18 octobre au 4 novembre 1915 en Italie.
Les Italiens attaquent encore une fois les Austro-Hongrois qui défendent la ligne du fleuve Isonzo alors qu'ils poursuivent leur offensive vers Trieste. Malgré leurs 1 200 pièces d’artillerie et le pilonnage de plus d'un million d'obus pendant les trois jours précédant le début de leur attaque contre les Austro-Hongrois, en infériorité numérique, les Italiens gagnent peu de terrain, et le peu qu'ils gagnent est rapidement repris. Les pluies intenses et la boue ralentissent l'offensive italienne.
Les offensives finissent le 4 novembre. Les pertes sont élevées. Les Italiens comptent 67 000 hommes tués, blessés ou fait prisonniers, les Austro-Hongrois perdent 42 000 hommes.
Quatrième bataille d'Isonzo
Date 10 novembre-2 décembre 1915
Lieu Rivière d'Isonzo, Nord-Est de l'Italie
Issue Victoire italienne
Belligérants
Royaume d'Italie Autriche-Hongrie
Forces en présence
200 000 hommes 100 000 hommes
Pertes
49 500 hommes 32 100 hommes
La quatrième bataille de l'Isonzo a eu lieu du 10 novembre au 2 décembre 1915. C'est une bataille du front occidental durant la Première Guerre mondiale.
Les Italiens et les Austro-Hongrois entament la quatrième bataille sur les rives de l'Isonzo.
L'offensive italienne débute par un barrage d'artillerie intense de quatre heures. Bien qu'ils attaquent en force, l'avancée des Italiens est limitée et ils doivent se résoudre à pilonner l'un de leurs objectifs stratégiques, Gorizia, le 18.
Les combats s'achèvent le 2 décembre, alors que les Italiens ont gagné peu de terrain.
Encore une fois, le bilan des deux côtés est lourd : 49 500 pertes humaines pour les Italiens et 32 100 pour les Austro-Hongrois.
Cinquième bataille d'Isonzo
Date 9 mars-15 mars 1916
Lieu Rivière d'Isonzo, Nord-Est de l'Italie
Issue Victoire de l'Autriche-Hongrie
Belligérants
Royaume d'Italie Autriche-Hongrie
Forces en présence
286 bataillons 100 bataillons
1360 pièces d'artillerie 470 pièces d'artillerie
Pertes
1882 hommes 1985 hommes
La cinquième bataille de l'Isonzo est une opération de la Première Guerre mondiale, sur le front italien. Elle a lieu en mars 1916.
Les Italiens lancent la cinquième bataille sur les rives de l'Isonzo. L'offensive contre les Austro-Hongrois est en partie destinée à soulager un peu les Français à Verdun. L'attaque italienne est entravée par le mauvais temps et le manque d'artillerie. Les deux camps gagnent ou perdent peu de terrain et les combats dans le secteur s'épuisent à la fin du mois.
Sixième bataille d'lsonzo
Date Du 6 au 17 aout, 1916
Lieu Isonzo près de Gorizia, Italie et Haut plateau Karsique, Slovénie
Issue Victoire italienne
Belligérants
Royaume d'Italie Autriche-Hongrie
Forces en présence
22 divisions 9 divisions
Pertes
51 000 hommes 40 000 hommes
Le commandant en chef de l’armée austro-hongroise Franz Graf Conrad von Hötzendorf avait réduit ses forces sur le front de l'Isonzo afin de renforcer ses troupes en vue d'une offensive sur le Trentin.
Le chef d'état-major italien Luigi Cadorna a fait alors passer en chemin de fer certaines de ses troupes du Trentin vers le front de l'Isonzo pour attaquer les défenses ennemies, affaiblies par le transfert.
La bataille
Le 6 août 1916, l'offensive est lancée sur Gorizia.
L'attaque est concentrée sur deux zones : la zone des collines à l’ouest de la rivière Isonzo près de Gorizia, et la pointe ouest du plateau du Carso, près de Doberdò del Lago.
Dans la bataille de Doberdò del Lago, les Italiens réussissent à conquérir les grands axes routiers de la côte qui va de Dui à Gorizia. Les forces austro-hongroises commencent alors une retraite sur le Mont San Gabriele à l'est de Gorizia, laissant la ville aux Italiens.
Le 8 août, Gorizia est prise et les Italiens traversent l’Isonzo et établissent une tête de pont. Les troupes austro-hongroises vont renforcer ce secteur afin d’empêcher une percée italienne. Le général Cadorna, satisfait des résultats obtenus, fait cesser l’offensive le 17 août.
Bilan
L’attaque et la prise constituent le plus grand succès de cette offensive italienne sur l’Isonzo. Ce succès a largement permis de stimuler le moral des troupes italiennes.
Certains historiens soutiennent que cette bataille fut inutile. Le gain de terrain étant minime. D’autres estiment que c’est aussi une victoire tactique des Italiens. En effet, les Autrichiens, ont été à court de troupes (ils ont dû combattre sur deux fronts), et ont été obligés de faire retraite sur le territoire slovène.
Toutefois le général Luigi Cadorna sacrifia des milliers de soldats dans de vaines tentatives pour faire avancer ses troupes vers Ljubljana et Trieste.
Après la bataille, le 28 août 1916, l'Italie déclare la guerre à l'Allemagne.
Selon les chiffres officiels, les italiens perdirent 1 759 officiers et environ 50 000 soldats et les austro-hongrois 862 officiers et environ 40 000 soldats.
Cette victoire italienne est amère quant aux coûts disproportionnés des pertes humaines. Il faut savoir toutefois que l’armée austro-hongroise était beaucoup mieux équipée que l’armée italienne et, comme dans presque toutes les batailles de l'Isonzo, il y avait toujours un nombre élevé de disparus italiens, en raison de la supériorité de l'artillerie autrichienne qui a entraîné la mort de beaucoup de fantassins italiens déchiquetés par les obus.
Septième bataille d'Isonzo
Date Du 14 au 18 septembre, 1916
Lieu Vallée de l’Isonzo, Italie
Issue Offensive italienne repoussée
Belligérants
Royaume d'Italie Autriche-Hongrie
Forces en présence
240 bataillons 150 bataillons
1 150 pièces d’artillerie 770 pièces d’artillerie
Pertes
17 000 hommes 15 000 hommes
La septième bataille de l'Isonzo est une opération militaire de la Première Guerre mondiale, qui a eu lieu du 14 au 18 septembre 1916, entre l'armée italienne et l'armée austro-hongroise.
Préambule
1 mois après le succès de la 6e bataille de l’Isonzo, le commandement italien décide de lancer une attaque, afin d’étendre leur tête de pont établie à Gorizia au cours de la sixième bataille de la Isonzo en août 1916, en attaquant le sud-est de la ville, et en particulier Miren-Kostanjevica, situé sur le Haut plateau Karsique, en direction de Trieste.
La bataille
Le 14 septembre 1916, à 9 heures du matin, la 3e armée Italienne lance une attaque sur un front réduite de 10 km entre de Gorizia la mer Adriatique.
Après 3 jours d’offensive, les Italiens réussirent à gagner quelques tranchées et la place forte de Merna-Castagnevizza.
Bilan
Les Italiens gagnent du terrain, mais le mauvais temps et la résistance acharnée des Austro-Hongrois les empêchent de progresser de façon significative.
Moins d’un mois après, le 10 octobre 1916, aura lieu la huitième bataille de l'Isonzo.
Huitième bataille d'Isonzo
Date Du 10 au 12 octobre, 1916
Lieu Vallée de l’Isonzo, Italie
Issue Offensive italienne repoussée
Belligérants
Royaume d'Italie Autriche-Hongrie
Forces en présence
20 divisions 14 divisions
Pertes
24 000 hommes 25 000 hommes
La huitième bataille de l'Isonzo est une opération militaire de la première guerre mondiale, qui a eu lieu du 10 au 12 octobre 1916, entre l'armée italienne et l'armée austro-hongroise.
Préambule
Le 10 octobre 1916, les 2e et 3e armées Italiennes attaquent la 5e armée austro-hongroise.
L’objectif des italiens étant les villes de Doberdò del Lago et Monfalcone, afin d’étendre leur tête de pont établie à Gorizia au cours de la sixième bataille de l'Isonzo en août 1916.
La bataille
L’attaque, échoue une nouvelle fois devant la défense opiniâtre des austro-hongrois ainsi que les erreurs tactiques, la rareté et la vétusté des ressources et du matériel, ainsi que le terrain défavorable aux troupes italiennes.
La bataille s'achève le 12 octobre 1916.
Bilan
Les Italiens ne gagnent que 3 km, au prix de 24 000 pertes humaines.
Neuvième bataille d'Isonzo
Date Du 31 octobre au 4 novembre, 1916
Lieu Vallée de l’Isonzo, Italie
Issue Succès limité de l’offensive italienne
Belligérants
Royaume d'Italie Autriche-Hongrie
Forces en présence
225 bataillons 170 bataillons
1390 pièces d’artillerie 990pièces d’artillerie
Pertes
39 000 hommes 34 000 hommes
La neuvième bataille de l'Isonzo est une opération militaire de la Première Guerre mondiale, qui a eu lieu du 31 octobre au 4 novembre 1916, entre l'armée italienne et l'armée austro-hongroise.
Préambule
La neuvième bataille d'Isonzo débute par une attaque des 2e et 3e armées italiennes contre les positions austro-hongroise à l'est de la ville de Gorizia. Le mauvais temps, le brouillard, le froid et les lourdes pertes (28 000 hommes) obligent le commandant en chef italien, le général Luigi Cadorna, à mettre fin à l'offensive.
La bataille
Malgré quelques succès tactiques dans certains secteurs du front, l'attaque échoue dans son ensemble.
Bilan
Comme toujours, le long de l'Isonzo, l'armée austro-hongroise occupe les hauteurs de cette région montagneuse qui est une formidable forteresse naturelle. Les Italiens ne parvenant toujours pas malgré toutes leurs tentatives de parvenir à effectuer une percée.
L’année 1916 aura vu 5 opérations sur l’Isonzo, au lieu de 4 offensives en 1915.
Après une longue pause hivernale les italiens renouvelleront une attaque, la 10e, le 12 mai 1917.
Dixième bataille d'Isonzo
Date Du 10 mai au 8 juin 1917
Lieu Vallée de l’Isonzo, Italie
Issue Succès limité de l’offensive italienne
Belligérants
Royaume d'Italie Autriche-Hongrie
Forces en présence
38 divisions 14 divisions
430 bataillons 210 bataillons
400 000 hommes 200 000 hommes
3 800 pièces d’artillerie 1 400 pièces d’artillerie
Pertes
157 000 hommes 75 000 hommes
dont 35 000 morts dont 7 300 morts
La dixième bataille de l'Isonzo est une opération militaire de la Première Guerre mondiale, qui a eu lieu entre le 10 mai et le 8 juin 1917, entre l'armée italienne et l'armée austro-hongroise.
Après 9 attaques, en 18 mois, et autant d’échecs, le chef d'état-major italien Luigi Cadorna décide de lancer une 10e attaque dont l'objectif reste de briser le front austro-hongrois pour accéder à Trieste.
Cette attaque est celle de la dernière chance pour les Italiens. L’affaiblissement des troupes austro-hongroises sur le front italien dû à cette guerre d'attrition est telle l'intervention des troupes allemandes se dessinent. Côté italien, les pertes subies sont encore plus extraordinaires et chaque combat elles ont tendance à être plus élevé. Là aussi l’intervention des troupes Alliées se dessine.
Les Britanniques et les Français sont décidé à venir en aide aux Italiens seulement en cas d'urgence, comme par exemple si l'Allemagne aidait militairement les Austro-Hongrois à grande échelle. En conséquence, au début de l’année de 1917, Nivelle envoie Ferdinand Foch pour rencontrer Cadorna et définir un plan d'urgence afin de répondre à toute éventualité.
Le plan sera finalement accepté à la fin octobre 1917, mais trop tardivement pour venir en aide aux italiens avant le désastre de Caporetto lors de la douzième bataille de l'Isonzo.
Les Français demandent à Cadorna de lancer une offensive générale dans le secteur de l'Isonzo afin de coordonner leur offensive sur l’Aisne, commencée en avril 1917.
Comme convenu, Cadorna convenu, lance la dixième bataille de l’Isonzo le 10 mai 1917.
L'objectif étant une nouvelle fois d’accéder à Trieste.
La bataille
Les Italiens, déploient 38 divisions contre seulement 14 aux austro-hongrois.
Le 10 mai 1917, l’artillerie italienne commence le pilonnage des positions austro-hongroises.
Après 2 jours et demi de bombardements sur le front de Tolmino jusqu'à la mer Adriatique, les Italiens lancent une attaque près de Gorizia; le front austro-hongrois est rompu dans la périphérie sud de la ville.
Cette fois l’attaque, a 2 objectifs. Le premier objectif est de parvenir à effectuer une percée sur la ville de Trieste en traversant le plateau Carsique au sud est de Gorizia sur un front de 40 kilomètres.
Le second objectif, est la conquête du Mont Saint Gabriel, donnant ainsi l’accès à la Vallée de Vipava ouvrant ainsi une seconde voie pour conquérir Trieste.
Fin mai l'armée italienne avait atteint la ville côtière de Duino et ne se trouvait qu’à une quinzaine de kilomètres de Trieste.
Les Italiens réussissent à capturer, temporairement, Jamiano et plusieurs positions du Haut plateau Karsique près de Monfalcone, mais ils échouent, en voulant prendre le mont Ermada.
Les italiens établissent, et défendent, une tête de pont au nord de Gorizia, entre le Monte Santo et Zagora.
Des combats ont également lieu dans le nord des Alpes juliennes, contre les positions fortifiées austro-hongroises du col de Vršič (col de Moistrocca).
Le 3 juin les austro-hongrois lancent une contre-offensive et récupèrent presque tout le terrain perdu.
Le 8 juin Cardona décide d’arrêter l’offensive.
L’Isonzo et la région
Bilan
Le nombre de victimes est très important en particulier côté italien. Les Italiens perdent 157 000 hommes et les austro-hongrois 75 000.
Afin de remonter le moral de l'armée italienne Cadorna prévoit une nouvelle tentative de percée. Il masse le plus grand nombre de divisions et de l'artillerie pour le moment le long de la rivière Isonzo. La onzième bataille de l'Isonzo sera effective deux mois plus tard, le 19 août 1917.
La fin
Les négociateurs autrichiens remirent aux Italiens une demande écrite de cessez-le-feu près du Lac de Garde le 29 octobre 1918. Le général Viktor Weber Edler von Webenau à la tête de la délégation autrichienne rencontra le lendemain près de Padoue la délégation italienne conduite par le général Pietro Badoglio. La délégation autrichienne fut chargée de négocier l'armistice le plus rapidement possible, mais sans qu'il eut l'air d'une capitulation. Les Italiens leur remirent les conditions transmises de Paris et stipulées par la Triple Entente qui exigea la capitulation de l'Autriche-Hongrie. Peu après suivirent les clauses particulières détaillées jointes par les clauses supplémentaires de l'Italie. Webenau lié par les instructions de Vienne refusa de les accepter. Confronté à la demande de capitulation et à l'appréciation tout à fait irréelle de Vienne concernant la situation militaire sur le front, il n'eut pas d'autre choix que d'envoyer les trois membres de la délégation (Schneller, Liechtenstein et Rugga) à Trient pour demander de nouvelles instructions du général Waldstätten. Le général les renvoya à Vienne. La première rencontre entre l'empereur Charles Ier d'Autriche, les ministres et les généraux se clôturèrent sans prise de décision, mais ils adressèrent une déclaration aux peuples de l'Autriche-Hongrie. Les réunions successives se terminèrent sans résultat.
Tandis que les commissions à Vienne ne voulaient prendre aucune responsabilité par une quelconque décision, la délégation autrichienne attendit en vain à Trient et Padoue des instructions claires et précises. Des soldats austro-hongrois moururent ou se firent capturer de façon humiliante parce que les dirigeants à Vienne laissèrent Webenau seul à Padoue. Dans un premier temps Vienne accepta les conditions posées par la Triple Entente puis l'empereur retira son accord. Le 3 novembre il fut ordonné aux troupes austro-hongroises d'arrêter le feu par télégramme. Webenau ignora à Padoue l'arrêt du feu unilatéral autrichien (toutes les unités autrichiennes n'arrêtèrent donc pas le feu) et n'eut pas de connaissance des échanges de télégrammes entre Vienne et Trient. Lorsque Webenau, après avoir envoyé un membre de la délégation à Trient, eut enfin l'occasion de lire lui-même les télégrammes confus, il n'y vit pas plus clair. Il décida finalement de signer l'armistice. La première clause supplémentaire de l'Italie exigeait sans équivoque l'arrêt des combats 24 heures après la signature pour pouvoir aviser les armées belligérantes des modalités de l'armistice. Cela fut une mesure raisonnable du point de vue des Italiens. L'Autriche-Hongrie la considéra comme une manœuvre de retardement.
L'armistice fut signé à 15 heures le 3 novembre 1918 et entra en vigueur à 15 heures le 4 novembre 1918. Les conséquences des décisions prises à Padoue où arrivèrent les représentants de l'Autriche-Hongrie à la demande de leurs gouvernements, furent non seulement formelles mais aussi substantielles. Le signal de l'arrêt de feu du 3 novembre émis avant la signature de l'armistice fut mise en cause pour l'arrêt unilatéral des combats des forces austro-hongroises.
Peu après la guerre les nouveaux dirigeants de l'Autriche publièrent dans la "Wehrzeitung" (Bulletin officiel des armées) l'analyse de la guerre. Il fut reconnu que le front entre Adige et la Mer Adriatique s'écroula totalement pendant les premiers jours de novembre avant la signature de l'armistice et avant l'arrêt unilatéral des combats, que la demande de l'Autriche-Hongrie d'arrêter les combats au moment de la signature de l'armistice fut inacceptable car elle était irréalisable du point de vue technique. L'état-major autrichien domina les média après la défaite et insinua à travers les communiquées que l'Italie essaya de capturer de façon malhonnête le maximum de soldats pour justifier la victoire qui en fait ne fut emportée du tout. L'Autriche espéra améliorer sa position lors des négociations de paix ultérieures.